Principaux résultats de la lutte contre la tuberculose

La tuberculose (TB) constitue un sérieux problème de santé au Cameroun. En effet, le taux d’incidence estimée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est de l’ordre de 179 nouveaux cas pour 100,000 habitants (OMS, 2020) avec une moyenne en valeur absolue de 46,000 nouveaux cas attendus par an, dont 10% pour la tuberculose pédiatrique. La tendance de l’incidence a diminué de 16% entre 2015 et 2019.

 

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Graphique 1 : Taux d’incidence TB estimé par l’OMS pour le Cameroun de 2015 à 2019

 

Le taux d’incidence chez les personnes vivant avec le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) est d’environ 48 pour 100,000 habitants. La tuberculose paie un lourd tribut au VIH puisque 25% des patients tuberculeux sont co-infectés TB/VIH parmi lesquels 98% sont sous Anti Rétroviraux (ARV).

Le taux de mortalité 29 pour 100000 habitants. L’incidence de la TB-MR est estimée à 3.6 pour 100,000 habitants et la proportion estimée de cas pour 2020 représente 1.6% chez les nouveaux cas et 9.2% chez les cas préalablement traités.

L’analyse épidémiologique réalisée au cours de cette année a montré que la transmission de la maladie est encore très intense au sein de la population vue que les groupes d’âges les plus touchés (25 - 45 ans) sont ceux qui représentent la force productive et économique de la société (Graphique 2).

 

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Les cas de tuberculose notifiés au Cameroun sont pris en charge dans le cadre du programme national de lutte contre la tuberculose. En fin d’année 2020, 22492 cas de tuberculose toutes les formes confondues ont été notifiés et mis sous traitement dans les 280 Centres de Diagnostic et de Traitement de la Tuberculose (CDT) que comptent notre pays. Les deux villes (Yaoundé et Douala) et la région de l’Extrême-nord notifient 47% des cas de TB (Tableau 1). On note une disponibilité permanente des médicaments de ligne 1 qui sont acquis chaque année par le budget de l’Etat.

En dépit d’une certaine volonté politique et des efforts conjugués du programme et des partenaires nationaux et internationaux, le pays n’est pas arrivé à améliorer sa notification qui se limite à environ 50% de l’en- semble des cas attendus. La problématique de la sous-notification est valable tant pour les cas sensibles que pour les cas résistants. Les difficultés d’accès aux services (barrière géographique et financière), la pauvreté, le manque d’éducation, la déperdition des patients entre les services (laboratoires, clinique et suivi) et aussi les troubles socio-politiques ayant causés une interruption des services publics semblent constituer les fac- teurs qui entretiennent la sous-notification des cas. Cependant, le taux de succès du traitement a nettement progressé aux cours des années précédentes passant de 77% en 2010 à 86% en 2019 (cohorte de 2019).

 

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Graphique 3 : Résultats de traitements de la TB sensible de 2010 à 2019 au Cameroun

 

Le programme poursuit la modernisation du diagnostic de la tuberculose à travers les CDT et les laboratoires de référence. A ce jour, 34 machines GeneXpert et 34 machines TB Lamp ont été acquis et sont disponibles pour assurer le diagnostic moléculaire de la tuberculose. Un système de transport des échantillons de cra- chats vers les CDT et les laboratoires disposant d’un de ces outils dans les différentes régions existe et est bien organisé.